Hasegawa Messerschmitt 109G10 ANR 1945 1/48ème

L'avion

Point n'est besoin de présenter l'inénarrable Messerschmitt Bf109. Point non plus de présentation ni d'annonce pour les kits Hasegawa. Ils ont tous des petits défauts mais franchement ils restent des monuments de facilité de montage. Le Bf109 G10 est l'ultime aboutissement de l'industrie allemande pour recycler les cellules de Bf109G tombés au combat et quelque peu récupérables. Les cellules étaient réparées et ré assemblées par de petits ateliers disséminés sur le territoire allemand, permettant ainsi aux usines Messerschmitt de se concentrer sur d'autres sujets, comme le petit frère, le Bf109 K4, l'ultime développement du plus célèbre chasseur germain. Equipés pour la plupart de moteur DB605D et d'un système de surpuissance, le G10 avait les caractéristiques extérieures suivantes : bosses sous le menton pour les passages de durits d'injection, boite carrée derrière le pilote abritant la batterie, le réservoir de MW50 (liquide permettant une monter le moteur en surpuissance pendant le combat) occupant la place de celle-ci dans le fuselage, une verrière à vision totale type Erla et pour finir, les bossages larges d'aile abritant les roues plus épaisses des dernières versions. Pour le reste, l'avion est très semblable au G6 ou G14/AS, c'est à dire à capot moteur élargi pour abriter d'une part les systèmes d'alimentation des mitrailleuses de capot et d'autre part le bâti moteur plus volumineux du DB605AS ou DB605D. Les tout premiers G10 recevaient des moteurs AS un peu moins puissants et plus fragiles que le D réservé en priorité au Bf109 K4. A noter que certains G10 recevaient des petits bossages d'aile semblables aux G6/14, tout dépendait des stocks.

La maquette

Passons au kit. Disons-le de suite, il est superbe. C'est une des nombreuses déclinaisons du moule du Bf109 F2 paru il y a bientôt dix ans. Le moule repris pour ajouter les caractéristiques du G10, on a donc deux nouveaux demi fuselages et tous les accessoires typiques de ce modèle. J'ai choisi de monter le cockpit en résine de Adeco, moulé par MDC (en Grande Bretagne) et malheureusement mal distribué en France. Amis internautes, MDC a un site sur lequel il est possible de passer commande. Adeco a sorti sans doute les plus beaux et plus fidèles cockpits en résine sur le marché actuellement. Ils remplacent ceux des kits du G2, G4, G5/6, G14, G10 et K4 de Hasegawa. N'ayant pas encore commencé mon Buchon (Bf109 espagnol équipé d'un Rolls Royce) de chez Hobbycraft, je ne peux confirmer que ces cockpits se montent dans leurs maquettes de Bf109. Même topo pour les kits Fujimi. Leur conception au niveau du cockpit étant toutefois similaire, je serais étonné qu'il y ait à ce niveau des soucis. Bref, pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à ce cockpit, il comprend un plancher incluant les cloisons avant et arrière, les parois latérales, le manche, les palonniers, le couvre culasse du MG151/20 axial, le collimateur et une petite planche de photodécoupe pour les harnais. C'est simplement somptueux et très facile à travailler, les " carottes " de moulage étant des plus restreintes, on ne se fera pas de nœud au cerveau pour préparer les pièces (accros au Prozac s'abstenir). J'ai aussi fait l'acquisition des merveilleux échappements en résine d'Ultracast, un fabricant canadien très habile dans le moulage. Le cône d'hélice a lui aussi été revu mais là, il n'y a pas à ma connaissance de fabricant proposant une pièce de remplacement. C'est sur, c'est du pinaillage, je le reconnais volontiers mais je me suis fait plaisir.  

Avant de commencer, voyons quels sont les points du kit à revoir :

1. les puits de train. Ils sont bien cloisonnés mais le problème c'est que la cloison de la partie abritant la roue ne touche pas l'extrados. Ca tombe bien, la bosse d'aile qui a son vis à vis dans le puits n'est pas figurée.

2. Les pales d'hélice, beaucoup trop fines, elles sont valables pour un G6 ou un G14 à bobosses (je veux dire les bosses supérieures du capot moteur abritant le système de récupération des gaz des mitrailleuses) équipé d'un DB605AM (pas AS).

3. Le cône d'hélice un peu trop rond.

4. Le support du réservoir auxiliaire vraiment trop simplifié et de forme erronée.

Autant dire que tout cela reste mineur. Le seul souci, c'est que ça prend du temps tout ça.

Fuselage

Bon, vu la façon dont Hasegawa a conçu son kit, on peut assembler le fuselage dès le début. Le joint du capot moteur supérieur est un peu trop appuyé sur la maquette. Je l'ai donc mastiqué. Sur le véritable appareil, ce panneau était soudé en fait. On peut d'ores et déjà coller en place les stabilisateurs et la prise d'air du compresseur à gauche du capot moteur. Dans le cockpit, derrière le pilote, sur la partie inclinée, il faut refaire la boiboite carrée car un vilain joint est discernable. De plus, se trouvait normalement à cet endroit une trappe trapézoïdale donnant accès au réservoir principal et à la batterie. Elle est absente de tous les kits Hasegawa. Je crois que Eduard la fournit sur ses planches de photodécoupe, mais comme je ne suis pas fan de photodécoupe et que je n'aurais su que faire des pièces du cockpit (ayant choisi l'option Adeco) je l'ai refaite en scratch. Pour refaire la boiboite carrée dessus, j'ai pris le couvre culasse du canon axial de 20mm dans la boite Hasegawa, celle ci étant fournie en remplacement par Adeco. Il faut aussi ajouter la barre d'attache du câble de retenue de la verrière en position ouverte. Une fois tout cela refait, on peut attaquer le cockpit. Fastoche en fait. Adeco donne même les indications de peinture, ce que beaucoup de fabricants de trucs en résine devraient faire (non, non, pas de noms). Le cockpit sera facilement installé par l'intrados. Toutefois, je vous conseille vivement de coller avant le tableau de bord au fuselage (avec son collimateur). Et voilà, vous voyez, c'est rapide. Pour ma part, j'ai braqué la dérive et les stabilisateurs, juste parce qu'il était rare de les voir en ligne au sol, quoique. De toute façon, ce n'est pas une obligation, chacun voyant midi à sa porte.

Ailes

Sans aller jusqu'à dire que là il y a du boulot, les pièces s'ajustant quand même bien, voilà les deux points principaux à revoir : les puits de train, l'intérieur des volets. J'ai pendant un bon moment cherché comment faire disparaître ce vilain jour au fond des puits. La réponse m'est venue par le net. Un article paru sur Hyperscale m'a apporté la lumière divine. Le but étant de faire disparaître ce fichu trou, la solution est de coller une fine feuille de plasticarte au fond sur la pièce d'intrados.

Il faut y aller par étape afin que la feuille épouse bien la forme du puits.

J'ai ensuite découpé le trop autour du puits par l'extérieur et ensuite, il suffisait de couper à l'intérieur la forme du bossage d'extrados. J'y ai été au flan en prenant comme marque le bossage lui-même collé sur l'extrados et en mesurant la distance à partir du raccord karman. Ajouter un renfort en " T " où il reste de la carte plastique et le tour est joué. Toutefois, vérifier avant par des ajustages à blanc que l'extrados joint bien à l'intrados sur le bord d'attaque. Si problème, poncer l'ajout de carte plastique avec douceur jusqu'à fermeture complète. Entre les deux radiateurs d'aile, la ligne de structure courant d'avant en arrière au milieu doit être décalée légèrement vers la droite. En effet les deux panneaux n'étaient pas symétriques. Faites des essais à blanc avant de coller les extrados à l'intrados et au fuselage. Sur les G de Hasegawa, le raccord karman n'était pas bon. Une solution est de coller les extrados au fuselage d'abord puis de faire rentrer l'intrados sur tout ça. Et ça marche ! ! !

Les volets sont jolis et fournis en trois parties ce qui est conforme à la réalité. Ceux à l'extérieur sont de vrais volets de bord de fuite, les deux autres ont aussi la fonction de volets de radiateur. Ceux ci avaient des renforts non figurés dans le kit. Si vous laissez les volets fermés, pas de problème, si vous voulez les ouvrir, là ça se complique, enfin presque. Il suffit juste sur chaque pièce d'ajouter deux renforts longitudinaux au milieu (voir photo) et pour le volet supérieur, un renfort droit à l'intérieur et un en forme à moitié arrondie à l'extérieur. Une fois fait, il faut peindre tout l'intérieur de l'aile soit en RLM02, soit en RLM65 (fin de guerre) soit en métal naturel, ce qui était souvent le cas à la fin de la guerre. Bon, pour des questions de simplicité et en absence de documentation j'ai choisi le RLM02 Gunze (j'ai horreur des enamels, désolé). A partir de là, ajustez à blanc les demi ailes et vérifiez le joint au raccord karman. Si c'est OK, alors vous pouvez coller les ailes entre elles avant de coller l'ensemble au fuselage. S'il y a un jour (généralement à gauche), collez les demi ailes supérieures au fuselage (bien plaquées, il n'y a pas de problème), supprimez le "picot" de centrage au niveau du plot de fixation des trains sur l'aile inférieure et insérez l'aile inférieure au fuselage. Le collage s'effectuera ensuite en allant de l'extérieur vers l'intérieur. Vérifiez alors toujours le bon alignement, on ne sait jamais. Pendant qu'on y est, j'ai quand même percé les orifices d'éjection des douilles de 13mm qui se situent entre les puits de train.

Détails

Voilà notre 109 qui prend forme, les ailes étant solidement fixées au fuselage, on arrive à quelque chose de ressemblant. Il nous reste quand même les petits détails à ajouter. A vous de voir jusqu'où vous voulez aller. Personnellement j'ai modifié sur les conseils et les avis de Doc109 les trappes de train. En fait, je n'ai fait que détacher la partie supérieure refaite en carte plastique fine en prenant pour patron la pièce d'origine. J'ai ensuite ajouté la pièce liant ces deux trappes et permettant à celle du dessus de coulisser par-dessus la trappe principale. C'est assez délicat mais le résultat est pas mal (non?).

J'ai aussi troqué le support du réservoir ventral par la pièce Fujimi retravaillée pour figurer tous les trous de cette tôle emboutie. En effet, le support n'était qu'un rack en tube recouvert d'une tôle emboutie de forme ovoïde. La pièce Hasegawa est beaucoup trop simpliste et de plus de forme erronée. Bref, c'est plus rapide et beaucoup moins énervant que le scratch à ce niveau.

Pour finir, j'ai braqué la dérive et j'ai remplacé la commande du compensateur de gouvernail par des éléments en scratch (deux petits triangles comme support et un bout de fil fin en étiré). La roulette a été collée au dernier moment mais est braquée dans le même sens que la dérive, indiquant que l'avion a tourné sous la seule force du moteur et non du fait des "pistards".

Peinture

C'est là que les choses se gâtent. Sachant pertinemment quel avion je voulais réaliser, mais ne connaissant aucune photo de cet appareil, je suis parti la fleur au fusil pour un hypothétique camouflage à vagues latérale sur le fuselage. Ho damned : je retrouve quelques jours plus tard un profil dans le bouquin traitant de l'aviation italienne entre Septembre 43 et 1945 (ANR et aviation Cobelligérante). Je connaissais le numéro de série, le code de l'appareil. Pour ce qui est du schéma, j'ai opté pour du RLM76 à l'intrados et du RLM75 et 83 à l'extrados comme beaucoup de 109 furent peints à la fin de la guerre (en 1945). Comme aucune photo n'existe, je pouvais donc extrapoler sans problème, aucun pinailleur ne peut aujourd'hui m'affirmer qu'il n'était pas comme ci ou comme ça. J'ai pris la planche Aeromaster 48007 pour réaliser cette déco. Comme la couleur des codes est erronée sur cette planche, j'ai opté pour les codes de la planche Sky Model dédiée aux 109 italiens. Il y a bien un avion de l'escadrille mais il s'agit d'un G14. J'ai donc récupéré le "1-" sur cette planche et j'ai essayé de retrouver un "5" sur une autre planche. En fait celui ci provient d'une planche Sky Model (encore!!!) traitant des chasseurs Reggiane (et oui, un numéro italien reste un numéro italien).

Et voilà le résultat. Un Bf109 G10 du I° Gruppo Caccia, 1° Squadriglia de l'ANR en avril 1945 (l'avion était en dotation de l'escadrille le 14 avril 1945).

A venir, un G2 finlandais recevant les mêmes traitements et un G6 mais de la Reggia Aeronautica (c'est à dire avant l'armistice de 1943).    

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