Fairey Battle (T) Classic Airframes au 1/48ème

 

L'avion

Conçu pour répondre à des spécifications pour un bombardier diurne capable d'emporter une charge de 1000 livres (454 kg pour les non-Britanniques) sur 1000 miles (1609 km) à 200 miles par heure, le Fairey Battle vola pour la première fois en Mars 1936. C'était un imposant monomoteur (près de 17 m d'envergure pour 13 m de long), propulsé par un Rolls Royce Merlin.

Le Merlin était un moteur qui fit des merveilles sur les monomoteurs de l'époque, tels que le Spitfire et le Hurricane... Mais le Spitfire et le Hurricane étaient beaucoup moins gros! Ses performances, excellentes pour un bombardier en 1936, étaient complètement dépassées en 1939, et les Battle se firent tailler en pièces au dessus de la Belgique.

Comme l'avion était facile et sain à piloter, il fut converti en remorqueur de cibles et en avion d'entraînement. La visibilité depuis le poste arrière de la version d'entraînement étant mauvaise, un deuxième cockpit fut installé à la place de la longue verrière du Battle d'origine. Je me demande toutefois si cela a changé quoi que ce soit. En revanche, ça a donné à une bête déjà pataude l'aspect curieux d'un basset artésien qui aurait avalé un chameau.

La maquette

C'est du Classic Airframes : le plastique est épais, il n'y a pas de pions de centrage, la gravure est très fine mais les petites pièces sont grossières. En revanche, on a l'aménagement intérieur, les pipes d'échappement et le moyeu de l'hélice en résine. Les pièces en résine sont quant à elles superbes. Les verrières sont fournies en thermoformé, et en deux exemplaires pour les maladroits (dont moi...).

Certaines pièces sont à réaliser soi-même, comme les bras du système hydraulique de rétraction du train, ces espèces de balancines que l'on voit inclinées à 45° sous l'aile.

Les ajustages à blanc donnent à penser qu'il va y avoir une bonne dose de travail, surtout au niveau de la jonction aile fuselage, et comme on le verra plus bas, on pense bien!

Montage

Devinez quoi? J'ai commencé par le cockpit! Je sais, c'est navrant de banalité, mais bon. On commence par peindre l'intérieur des demi fuselages en vert intérieur anglais Aeromaster acrylique (il m'en restait! Youpi!). Les aménagements en résine subissent le même traitement et on vernit le tout en brillant pour travailler les détails au jus. Ensuite, vernis mat, et brossage à sec et à la poudre de pastels pour faire ressortir les détails. Un dernier coup de vernis mat, et on a deux superbes baignoires...

Cliquez sur les vignettes pour les agrandir.

Les sièges sont peints vert intérieur, le dossier cuir et les ceintures chamois avec des boucles alu. Le traitement vernis/jus/vernis/brossage est là aussi appliqué.

Les divers détails sont peints en noir et rehaussés ici ou là de touches de couleur (comme la documentation sur le Battle ne court pas précisément les rues, je me suis un peu laissé aller). Les tableaux de bord sont peints en noir pneu Gunze avant d'être brossés à sec avec du blanc.

Les cockpits en résine sont collés à la cyano. Ensuite, les plaques qui couvrent les cockpit sont collées, et on s'aperçoit qu'on ne voit plus grand chose de l'intérieur une fois celles-ci en place. Tant pis... Et les hostilités commencent. Il faut faire rentrer tout ça dans le fuselage. Hébin c'est pas gagné.

Pour le poste avant, il faut sérieusement affiner l'intérieur du fuselage (donc enlever la peinture... et la refaire). Pour le poste arrière, on y va à la hache (ou presque). Il faut enlever les rebords sur lesquels la deuxième bosse doit se coller pour que cette dernière daigne le faire, et coller un morceau de grappe en force à l'arrière pour écarter un peu tout ça... De plus, il faut aussi affiner les pièces en résine de l'extérieur.

Donc, on a collé les demi-fuselages ensemble (auparavant, on a obturé les logements des pipes d'échappement avec de la carte plastique), on a incrusté les habitacles dans tout ça... Et on vient coller la bosse qui va si joyeusement transformer une brouette déjà moyennement sexy en cauchemar bossu. Vous savez quoi? Ca s'ajuste pas bien du tout. Pas grave, le mastic, c'est pas pour les chiens.

Ensuite, on attaque les ailes. La plaque qui va sous le fuselage rentre sans trop rechigner (quoi que...), mais les extrados, c'est une autre histoire...

Après avoir vérifié que ça allait être pénible, j'ai assemblé les ailes (comme d'hab, ça joint pas bien), et je les ai attaquées à la scie pour installer les phares d'atterrissage en résine. Ayant déjà utilisé mes deux heures de lucidité quotidiennes, j'ai réussi l'exploit de faire les emplacements de manière dissymétrique... Remplaçant l'intelligence par la ténacité, j'ai scié l'aile incriminée au bon endroit et recollé les morceaux indûment enlevés avant de copieusement mastiquer les lignes de joint qui n'avaient pas lieu d'être. Comme quoi, quand c'est déjà compliqué, on peut très facilement en rajouter une couche.

Ensuite, j'ai collé les ailes au fuselage. En quelque sorte... Il a fallu de la carte plastique au bord d'attaque et à l'intrados pour arriver à quelque chose de propre, et énormément de mastic.

Les plans de profondeur ne s'ajustent pas bien eux non plus, mais sont nettement plus calmes que les ailes, donc tout va bien.

Maintenant, on ponce la quantité industrielle de mastic, on regrave les lignes de structures perdues, et on passe une couche de peinture pour vérifier si tout va bien avant de recommencer ce cycle.

Les verrières sont alors découpées et les pare brises et les parties fixes des verrières sont masquées, collées et ajustées. On respire un grand coup, et on envoie le tout à l'atelier de peinture.

Peinture

J'ai choisi comme déco un avion d'un Squadron polonais, parce que je voulais avoir els flancs de la bête jaunes. On commence par passer sous la bête une couche de blanc Tamiya. Une fois que cette dernière est sèche, on attaque le RAF Trainer Yellow de Testors. Soyez patients, et passez plusieurs couches fines, parce que ça ne couvre pas du tout! Enfin bon, on finit par y arriver... On laisse soigneusement sécher, et on masque les bords d'attaque et les flancs.

Le dessus du monstre est sable et épinard. J'ai utilisé les teintes enamel Testors. Pour les ailes, la dérive et les plans de profondeur, j'ai fait des masques en scannant la notice et en l'imprimant à la bonne taille avant de découper le résultat. Les masques sont collés avec du Patafix, et on peint à 90° des surfaces.

Le fuselage étant une surface résolument non développable, j'ai peint à main levée, mais avec l'Evolution, ça n'a pas posé de problème.

J'ai ensuite classiquement vernis avant de poser les décalques, qui ont été très sages et on bien réagi aux assouplissants divers.

Ensuite, une couche de vernis supplémentaire, et j'ai passé un jus dans les lignes de structure avant de vernir mat et de travailler à la poudre de pastel et de repasser une couche de vernis mat

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Finitions

Comme toujours, j'ai gardé les bouts qui cassent pour la fin.

Les trains sont simples, mais les roues demandent pas mal de mastic et de ponçage, et les garde boues doivent être découpés pour s'adapter correctement. Les systèmes de rétraction sont faits maison, comme décrit par les instructions (la pièce Classic Airframes plus deux morceaux de tube métallique et un rectangle de carte plastique), et collés à la cyano (leur support est en résine).

Les pales et le moyeu de l'hélice sont peints et collés, en faisant attention, car le moyeu est en résine, les pales en plastique, et tout ne tient pas en place tout seul.

Pour finir, on colle le support d'antenne et l'antenne elle-même (plastique étiré tendu à la chaleur d'une cigarette), et les vitres des phares d'atterrissage faits en ruban adhésif. Et là, on souffle un grand coup.

Conclusion

Que dire... Y a du boulot (beaucoup) et le résultat est laid (très). En revanche, c'est original (très aussi d'ailleurs).

La maquette n'est pas à conseiller à un débutant, mais avec de la patience et du mastic, on arrive à un résultat plus qu'honorable. Et si on ne tient pas à faire dans le bossu jaunâtre, les conseils de cet article doivent certainement s'appliquer aux deux autres versions du Battle sorties par Classic Airframes, le bombardier et le remorqueur de cible.

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