Monogram Republic F-84 F Thunderstreak 1/48ème

La maquette

Si vous voulez construire un F-84 à aile en flèche, la seule solution à votre problème est le vieux kit Monoigram, sorti au milieu des années 80 en deux versions, une en plastique argentée avec une "forme" (une bombe nucléaire tactique Mk 7) et un bidon, et celui que j'ai utilisé, moulé en olive drab avec quatre bidons et deux bombes de 500 livres.

Les dimensions, comparées aux plans disponibles, sont assez correctes, les lignes de structure sont en léger relief, mais fines et précises, le cockpit est correctement détaillé et les jambes de train sont particulièrement réussies.

Je devrais aussi mentionner le modèle Heller qui, bien qu'ayant des dimensions correctes et étant d'un ajustage aisé, ne peut être comparé au modèle Monogram du point de vue des détails, surtout au niveau du cockpit et des jambes de train. De plus, les lignes de structure sont bien plus épaisses.  

Construction

J'ai construit cette maquette il y a plus de dix ans, et contrairement à mon habitude, je l'ai construit "from ze box" parce que je voulais essayer deux techniques qui étaient à l'époque nouvelles à mes yeux : la gravure des panneaux et la peinture métal naturel (NDWM : il est aussi cinglé que moi).

Au niveau de la construction, il n'y a pas grand chose à dire, l'ajustage était bon, ne requerrant qu'un peu de mastic (on en reparlera) et, évidemment, un lest dans le nez pour éviter un croupion touchant le sol. En fait, je n'ai pas assez mis de lest, et j'ai dû rajouter du plomb à l'avant des quatre réservoirs.  

La gravure

Hélas, la maquette que j'avais était la version vert olive. Je dit hélas, parce que sur du plastique argenté, il est possible de poncer les lignes de structure et de garder une trace de celles-ci, légèrement plus sombre, à la surface du plastique. Sur du plastique coloré, quand on ponce les lignes, elles disparaissent, et j'ai donc dû marquer chaque intersection avec une pointe d'épingle avant de les effacer. Cela m'a permis de tracer les lignes avec un crayon fin avant de les graver.

J'avais préalablement vérifié les lignes à l'aide de photos et des plans de l'Aerofax, et les avais trouvées suffisamment proches de la réalité, la seule exception étant les aérofreins de fuselage, qui étaient un peu trop petits et deux ou trois millimètres trop haut sur les flancs. Je n'ai pas osé les repositionner, car cela aurait impliqué une opération de chirurgie majeure et difficile (au moins pour moi).

Ensuite, je suis passé à l'opération tant redoutée : la gravure des lignes de structure. J'ai utilisé une aiguille à coudre dans un mandrin, en m'assurant que l'aiguille ne dépassait pas de plus de trois ou quatre millimètres pour éviter toute vibration, et en appliquant une pression très légère : deux ou trois passes légères valent mieux qu'une passe trop appuyée.

Les réglets Verlinden sont parfaits pour les lignes droites et pour les nombreux panneaux de toutes formes, mais pour les lignes complexes, telles que celles sur le fuselage, j'ai utilisé de la bande Dymo de 6mm, collée sur une bande d'adhésif de masquage de même largeur. La bande peut être coupée dans le sens de la longueur, ce qui permet de la plier plus facilement.

Un conseil : gravez le fuselage APRES avoir collé les deux moitiés afin d'assurer la continuité des lignes au niveau de la ligne de joint.

Ce n'est pas un travail difficile, mais il est long et fastidieux, car j'ai passé des heures à poncer et à nettoyer la poussière de plastique qui obstruait les lignes gravées, sans compter les nombreuses réparations que j'ai dû faire à la cyano chaque fois que l'aiguille a échappé à mon contrôle, égratignant la surface.  

Peinture

Comme je l'ai dit, j'ai choisi d'essayer le SnJ, qui était une marque toute neuve lorsque j'ai construit ce F-84, et pour m'assurer d'une finition parfaitement lisse, j'ai patiemment vérifié la surface, cherchant le moindre défaut.

D'abord, j'ai peint les parties mastiquées avec du vernis brillant Humbrol pour avoir une surface qui ne soit pas poreuse, et, après que le vernis eut durci, je les ai poncées avec du papier abrasif extrêmement fin jusqu'à ce qu'elles aient un aspect parfaitement brillant. J'ai ensuite passé tout le modèle au papier super fin, avant de le polir au Tamiya Compound, jusqu'à obtenir une surface luisante.

Le modèle apparaissait sans défaut, et j'ai donc décidé de passer le SnJ directement sur le plastique, sans couche d'apprêt.

J'ai passé deux couches fines à une heure d'intervalle, et j'ai laissé sécher le tout pendant une douzaine d'heures. Ensuite, à l'aide de Post-It, j'ai masqué les panneaux et les ai frottés avec un vieux T-shirt, en faisant attention de frotter dans des directions différentes pour obtenir des aspects différents selon les panneaux.

J'ai alors re-masqué certains panneaux avec de la poudre d'aluminium SnJ.

Après tout ce polissage et lustrage, la maquette commençait à avoir un air intéressant, mais je n'étais pas encore satisfait, car elle avait un léger aspect mat.

Donc, après avoir peint le panneau anti-reflets Olive Drab, le panneau noir de l'antenne derrière la canopée, les lèvres d'entrées d'air rouges et les saumons d'aile, j'ai masqué tout cela et passé différentes teintes de Model Master Metalizer le long de lignes de structures soigneusement sélectionnées, utilisant mes fidèles Post-It comme masques mobiles, pour donner un peu de profondeur à l'ensemble.

Un petit avertissement : même si le SnJ est particulièrement résistant, et peut êter masqué avec du ruban adhésif normal, il réagit mal à la sueur. Portez des gants de latex quand vous manipulez la maquette pendant les phases finales de l'assemblage.

Décals

J'ai utilisé la planche Superscale 48-256 pour représenter un avion du Strategic Air Command, appartenant au 12ème Strategic Fighter Wing en 1956.

Avant d'appliquer les décals, j'ai fait quelquse expériences sur une pièce de plastique qui avait subi le même traitement que le modèle, et j'ai vu que, grâce au fini particulièrement lisse, aucune couche de vernis brillant n'était nécessaire, et que le SnJ ne réagissait pas mal aux solutions assouplissantes de MicroScale.

J'ai craint un moment que le film transparent des nombreux stencils, et plus particulièrement ceux des grands marquages U.S. AIR FORCE et USAF ne se voient, mais ils sont devenus invisibles quand les décals ont séché.

Conclusion

J'ai été tout à fait satisfait des résultats que j'ai obtenus, particulièrement avec le SnJ qui est très facile à appliquer et très résistant une fois dur.

La gravure en creux est facile, elle aussi, ne requérant qu'une bonne quantité de patience. Je pense que je vais m'y remettre, après toutes ces années, avec le F-89 Scorpion de Revell, surtout apès avoir vu celui de Sébastien (NDLR : c'est moi, c'est vraiment Filippo qui a écrit ça, et je lui souhaite bien du plaisir !)    

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