Italeri Saab JAS 39 Gripen 1/72ème

   

Il est des modèles qu'on est content de terminer. Pas nécessairement parce qu'ils sont particulièrement réussis, mais parce que cela signifie la fin d'un calvaire! Très honnêtement, ce Gripen en fait partie. Pour ceux qui lisent la presse spécialisée (en maquettisme, bande d'obsédés!), cet article risque de faire doublon, étant donné que c'est une version allégée de celui qui est paru dans le WingMasters n°19… Non content de sévir sur le net, j'ai également la chance de le faire dans la vrai vie, dans un vrai magazine (pas virtuel, quoi…). Je ne pousserai pas le vice à recopier intégralement la version presse, aussi illustrerai-je les rares photos prises en cours de montage par quelques commentaires éclairés. Entrons dans le vif du sujet.    

La maquette  

Pour résumer, c'est de l'Italeri typique, c'est à dire moyen. Je le conseillerais plutôt à un débutant souhaitant se faire la main (qui obtiendra alors un résultat très correct), ou aux maquettistes pas effrayés par le travail, parce qu'il en faut pour obtenir une belle réplique! C'est pas du japonais! Les formes générales sont correctes excepté au niveau du nez qui manque un peu d'épaisseur immédiatement devant le pare-brise. Pour le reste, la gravure est un peu lourde, le cockpit assez simple, le siège affreux et les trains plutôt jolis.    

Cockpit  

Comme je l'ai dit, il est plutôt simple, c'est service minimum, mais ça passe si on garde la verrière fermée. Il faut quand même remplacer le siège éjectable qui est tout simplement hideux. Aires a sorti un MB Mk 10 prévu à l'origine pour le Tornado Revell: ça se voit! Il est trop grand de 3 à 4 mm! Il faut scier l'assise pour le faire rentrer dans le cockpit sans qu'il ne dépasse trop au dessus du pare-brise.

Pour le reste, j'ai refait la planche de bord pour qu'elle soit plus conforme à celle d'un Gripen début de série. Le joint entre la casquette et ladite planche est rempli par du Mr Surfacer de Gunze: le produit miracle! C'est un mastique liquide s'insinue par capillarité dans les moindres recoins et permet de se passer de cyano pour ce genre de travail. Dans un habitacle, c'est toujours préférable…

Pour parfaire l'ajustement de la baignoire entre les demi-fuselages, je l'ai élargie avec de bandes de carte plastique collées sur la tranche des consoles latérales.

J'ai également scratché les boites noires derrière le siège pour améliorer tout cela. Le collimateur est du rhodoïd teinté en vert translucide.

Le principal problème consiste à installer le pare-brise proprement en faisant disparaître le joint avec le fuselage et en rectifiant la ligne du nez.

Ici encore, plusieurs couches de Surfacer on permis d'épaissir l'ensemble. Un bon ponçage, et hop le tour est joué. Enfin, dans la vrai vie, ça m'a pris deux bonnes heures, sans compter le temps de séchage…    

Fuselage  

On commence par intégrer du mieux possible les entrées d'air au reste du fuselage. Pas difficile, mais c'est du travail supplémentaire, qu'il faut mener à l'aide de carte plastique, encore, pour élargir les manches. Ensuite, c'est ponçage et re-ponçage. Du maquettisme classique, quoi…

Le nez a été amélioré en refaisant les moustaches et le tube de pitot, respectivement en carte plastique et en tige métallique.

J'ai découpé les volets pour les braquer en position baissée. Il faut découper proprement suivant la gravure et refaire leur bord d'attaque en carte plastique. Idem pour le gouvernail.

Une autre partie de plaisir: la génératrice auxiliaire! Les ouies de ventilation situées à l'aplomb de la dérive près du bord de fuite babord sont refaites avec des lamelles de feuille d'étain. Il faut beaucoup de soin et de nombreux essais à sec pour trouver la bonne inclinaison et les dimensions adéquates, mais le résultat en vaut la peine.

Si on est lâche, comme moi, on garde le plus dur pour la fin. En fait, pour ceux qui manqueraient de courage, je conseille de commencer par cette étape, parce que si vous ratez votre coup ou si vous craquez et balancez le modèle par la fenêtre, vous vous serez épargné les quelques heures de ponçage et d'ajustement des étapes précédentes. Le pire travail de ce montage : intégrer les aérofreins au fuselage en ne laissant qu'un joint discret et non pas les tranchées qui apparaissent immédiatement quand on place les pelles dans leur logement!… Après divers essais infructueux, j'ai opté pour le masticage des joints et le regravage des délimitations. Etant données les formes du croupion du Gripen, ce n'est pas une partie de plaisir, et il est souhaitable de s'aider de gabarits autocollants (plusieurs épaisseurs de bande cache, par exemple). Une fois encore, cela va vite en le lisant, mais à faire, c'est une horreur qui m'a pris des heures!

La tuyère est récupérée sur un F-18 Hasegawa datant de mes jeunes années maquettistiques et sacrifié pour la bonne cause.

Pour terminer le travail sur la cellule, j'ai totalement regravé les lignes de structure. Il faut d'abord passer une pointe sèche dans les lignes de structure, puis entièrement poncer les surfaces. Tout cela est plus fastidieux que difficile. Mais à la longue, c'est de la fatigue et de l'énervement qui s'accumulent au fur et à mesure que l'on découvre tous les défauts.    

Train d'atterrissage

  Ici, il s'agit plus de détailler que de refaire, les pièces étant déjà assez jolies et fines. J'ai ajouté les flexibles de freins, redétaillé la jambe avant et ajouté les compas d'amortisseurs et les phares d'atterrissage sur les jambes du train principal. Une bonne peinture parachève le travail.

Les puits de trains ont demandé plus de temps puisque j'y ai représenté toute la tuyauterie en fil d'étain et d'argent.    

Peinture

La décoration choisie est celle du premier appareil de série livré à la Flygvapnet parce qu'il porte une livrée plus colorée que ses petits-frères.

Le camouflage deux-tons est appliqué à l'aérographe : Gunze H 334 pour l'extrados et H 308 pour l'intrados.

Comme mon aérographe arrivait en fin de vie au moment du montage de ce modèle, la finesse de pulvérisation était loin d'être satisfaisante. J'ai donc dû utiliser des caches pour peindre la délimitation entre les deux teintes… Après avoir passé un voile de vernis brillant Aeromaster et appliqué les décals, j'ai passé un jus discret de brun noir dans la gravure.

J'ai eu la main très légère puisque les Gripen sont très bien entretenus et par conséquent très propres. Les quelques salissures que j'ai tout de même reproduites ne ressortent malheureusement presque pas à la photo. Pour terminer, j'ai passé une couche de vernis mat Aeromaster, et voilà!    

Finitions et conclusion

Pour terminer, j'ai fixé tous les bidules préparés séparéménts (trains, verrière, armement, etc…). Les charges externes ont été considérablement affinées, notamment aux niveau de leurs ailettes.  

Finalement, ce Gripen a une bonne tête même s'il a frôlé plusieurs fois la catastrophe, tant la quantité de travail nécessaire est importante. En fait, ceux qui se contentent de modèles sortis de boite pour en apprécier les lignes générales, sans se soucier des détails, seront satisfaits avec un minimum de travail. En revanche, ceux qui veulent monter des répliques ultra-détaillées, et aussi fidèle que possible, préparez-vous à passer plusieurs semaines (voire plusieurs mois) de travail intensif.

Mais au final, le résultat vaut le coup: le Gripen a vraiment une bonne tête.

Maintenant un J-29 Tunnan au 1/48 serait le bienvenu!    

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