HiPM Heinkel He 100 D 1/48ème

L'avion

Heinkel commit à l'origine un compétiteur face au Bf 109 : le He 112. Il était pourvu d'une aile elliptique, typique des productions de Heinkel, et s'avéra inférieur au 109. Un prix plus élevé que le Messerschmidt, et des qualités de vol inférieures le firent éliminer de la compétition. Mais les ingénieurs de chez Heinkel étaient confiants dans leurs capacités. En 1937, Siegfried Günther conçut un chasseur à grande vitesse, capable d'atteindre des vitesses de l'ordre de 700 km/h. Il avait des différentes frappantes avcec son grand frère : un système de refroidissement à condensation, qui utilisait des parties du fuselage et de la voilure pour refroidir l'huile du moteur, un train d'atterrissage intégralement rétractable (les trois roues se rétractaient complètement), et une voilure plus anguleuse, en aile de mouette inversée.

Le deuxième prototype atteignit 630 km/h sur une base de 100 km, un nouveau record du monde, atteignant une vitesse que le 109 n'atteindrait qu'en 1942. Suivant la célèbre théorie qui dit "Il y a la bonne solution et celle de l'état major", le RLM ne fut pas convaincu des capacités de l'avion. Ordre fut donné à Messerschmidt de battre le record de Heinkel avec un 109, ce qui fut fait avec le 109 R, qui n'avait de commun avec le 109 standard que le numéro. Le ministère a toujours raison, la réalité est parfois erronée.

Heinkel construisit 3 prototypes He 100 D-0, qui furent envoyés au Japon pour une produciton sous licence qui ne se matérialisa jamais. 12 He 100 D-1 furent construits, dont quelques uns furent vendus à l'URSS. La théorie de l'état major (ou parti ou ministère) avait cours là bas aussi, mais Yakovlev étudia la machine et fit bon usage de ses découvertes dans son Yak-1. Les autres D-1 furent utilisés en tant que chasseurs de protection des usines, et en tant que chasseurs de propagande, sous la désignation fantaisiste de He 113, et portant des marques d'unité largement aussi fantaisistes.

Apparemment, la propagande fonctionna parfaitement, puisque des pilotes Alliés affirmèrent dans leurs compte rendus de mission avoir rencontré des He 113.

La maquette

Ceci est ma première rencontre avec un modèle de type short-run, donc les ceusses qui ont l'habitude des maquettes artisanales et tchèques ne s'étonneront de rien.

En ouvrant la boîte, on trouve deux grappes de plastique gris clair, assez mou, avec des points d'attache épais. Un sérieux travail d'ébavurage est à prévoir. Une grappe transparente comporte la verrière ouverte (trois pièces) et fermée, ainsi que le collimateur. Une planche de photodécoupe complète le tout.

Sur mon exemplaire, le tour des échappements était cassé des deux côtés.

La planche de décals propose trois Staffeln fantaisistes, ainsi que des numéros de code pour plusieurs avions de chaque Staffel.

On trouve aussi des marquages "personnels", un bouclier avec dague et chapeau (que j'ai choisi), une demi lune fumant la pipe et un éclair blanc. Les décals sont imprimés par Propagteam, et certaines des croix noires ont une fine bordure blanche.

Construction

Comme je suis traditionnaliste plastique, j'ai commencé par l'habitacle. Le siège (qui demande un affinage certain), le plancher, la cloison arrière et l'intérieur des demi fuselages ont été peints en RLM02. Le tableau de bord et les panneaux radio ont reçu une couche de Noir Pneu avant un brossage à sec avec du blanc.

La plaque perforée qui protège la bouteille d'oxygène est peinte alu. Les ceintures sont peintes Olive Drab passé et les boucles alu. J'ai coupé un cube de résine de 5 mm d'arête pour soutenir le siège.

Pour faire tenir l'assemblage du cockpit dans le fuselage, j'ai dû le poncer sérieusement. Avant de refermer le fuselage, j'ai peint l'arrière de la pièce en acétate qui figure les instruments en blancs, je l'ai collée derrière la pièce en photodécoupe et ait collé le tout à un demi fuselage. Après avoir installé le cockpit, j'ai collé les deux coquilles. Et là, je me suis aperçu que j'avais affaire à une maquette en short run : il y avait un GROS trou. Un triangle de 4 mm à la base, sur 10mm de long derrière le cockpit.

Mais bon, heureusement qu'il était la, le trohu! Parce qu'autrement, la verrière, hébin elle tenait pas! Bon, mastic, papier de verre,patience et un grand calva et l'affaire était entendue.

Après avoir désépaissi les ailes, je les ai collées ensemble, avant de les ajuster au fuselage. Et là, j'ai eu la preuve que j'étais un bleu dans le short run : si j'avais mesuré un peu plus tôt, j'aurais vu qu'il fallait désépaissir encore plus la pièce figurant l'intrados.

Bon, bin mastic, papier de verre, patience, mon outil de gravage Squadron et un Jack Daniel's (faut varier les plaisirs!) réglèrent l'affaire.

Ensuite, j'ai masqué la verrière et l'ai collée au fuselage (Encore mastic, papier de verre, un aspro parce que bon...)

Le reste du montage s'est déroulé sans problème, et l'avion était prêt à être peint, sans son hélice, son train, et tous les compensateurs en photodécoupe parce qu'on ne sait jamais.

Peinture

Comme il s'agit d'un avion de propagande, je me suis dit (rusé le Seb) qu'il était comme neuf. Je lui ai donné un apprêt RLM02, qui me permettait de traquer les imperfections et de les corriger. Pour donner un peu de profondeur, j'ai pré ombré les lignes de structures avec du noir pneu, passé le long des lignes de structure. J'ai ensuite passé le ventre au RLM65.

La ligne de démarcation des teintes haut/bas a été masquée au Scotch, et j'ai passé une couche de RLM71 sur le fuselage et l'extrados. Une fois la peinture durcie, j'ai fait les masques pour le camouflage (long, très long), et j'ai passé la couche de Vert Noir (RLM70).

J'ai laissé sécher, puis durcir une paire de jours, avant de passer au pinceau une couche de Klir de Johnson. Au risque d'insister, c'est le meilleur et le moins cher des vernis acryliques (25F le litre, essayez de faire pareil avec du Gunze!).Son seul défaut, c'est qu'il ne passe pas bien à l'aérographe, mais comme au pinceau c'est nickel...

La maquette était prête à recevoir les décals.

Decals

J'ai choisi la déco avec le bouclier, et j'ai utilisé les décals fournis. Ils sont très fins, et en plus caractériels, alors faisez gaffe!

J'ai fait tenir les décals avec de l'Aerosol II d'Aeromaster, avant de passer une nouvelle couche de Klir.

Finition

J'ai installé les trains d'atterrissage (les portes ont besoin d'une méchante cure d'amaigrissement), les échappements (peints en Métal Brûlé de Testors), les compensateurs en photodécoupe, les indicateurs de position du train (peints en rouge), et l'antenne.

Comme le Pitot semblait plus destiné à un char Tigre qu'à un chasseur au 1/48ème, j'ai étiré un coton tige (exercice intéressant s'il en est), inséré un fin fil de cuivre dedans, coupé à la bonne taille, et collé à la cyano sur le bord d'attaque. Le coton tige a été peint RLM70 et le fil de cuivre argent.

J'ai peint les feux de positions argent avant de les recouvrir de rouge (à bâbord) et vert (tribord) transparents, et hop, une couche de vernis mat! J'ai enlevé les masques due la verrière, collé à la cyano le fil d'antenne, et ayé, c'est fini!

Conclusion

Bon, c'est mon premier short run, et j'y ai survécu. Lui aussi, d'ailleurs. Bon, c'est pas du Accurmiygawa, c'est du boulot, mais c'est aussi ça le plaisir du maquettiste!

En plus, c'est une machine superbe, avec son aile de mouette inversée et ses longues papattes. Et si vous aimez le maquettisme spéculatif, faites-en un avec des marquages Bataille d'Angleterre, ça sera spectaculaire!

Allez-y, vous n'en reviendrez pas!  

Merci à Squadron pour la maquette!  

 

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