Chance Vought V-173 et XF5U-1 "Flying Pancakes" au 1/72ème

Historique

Charles Horton Zimmerman, un ingénieur diplomé de l'université du Kansas en 1930, intégra peu après le NACA (National Advisory Comitee for Aeronautics - aujourd'hui NASA) où, répondant en 1933 à un concours qui concernait un avion léger civil, conçut une aile volante circulaire destinée à pouvoir à la fois s'élever comme un hélicoptère et évoluer à grande vitesse.

Bien que non retenu par le NACA, ce projet put finalement être mené à bien, mais sous la forme d'un projet militaire, après que Zimmerman ait rejoint Chance Vought Aircraft en 1937, pouvant ainsi bénéficier du financement de la Navy qui dès 1939, considéra l'intérêt opérationnel d'une telle formule pour un chasseur embarqué, puis commanda le démonstrateur V-173 le 4 mai 1940.

Lorsque le V-173 vola pour la première fois aux mains de Boone Guyton le 23 novembre 1942, la Navy avait déjà un œil sur le projet VS-315, à savoir le futur XF5U-1 destiné à remplacer le V-173 comme prototype d'un avion de combat.

Nos deux " crêpes volantes " ont des caractéristiques aérodynamiques qui les rendent impossibles à décrocher ou à mettre en vrille, ce qui n'exclut pas la possibilité de rejoindre rapidement la planète, et sous un angle peu avantageux, ainsi que Richard H. Burroughs en fit la désagréable expérience le 3 juin 1943, lorsqu'un " vapor lock " sur l'un des moteurs le contraignit à un atterrissage d'urgence sur une plage, le V-173 se retournant…comme une crêpe…sur le sable. Un solide arceau de sécurité permit fort heureusement à son pilote de s'en tirer sans trop de bobo.

Leurs dimensions sont quasi-identiques et relèvent de la même formule monoplace bimoteur avec soufflage de toute la surface par des hélices de grande dimensions tournant en sens opposé, et dont les pales sont à pas et inclinaisons variables, une sacrée horlogerie tout de même, si on considère également les transmissions avec deux changements d'axe par hélice.

Cependant, le XF5U-1 est beaucoup plus compact avec structure et revêtement métalliques (contre toile et bois sur V-173), des moteurs Pratt & Whitney R-2000-2 de 1600 cv au lieu des deux Continental A-80 de 80 cv, une masse à vide passant de 1 à 7 tonnes, un train escamotable, et une vitesse max théorique qui passe de 222 à 762 km/h.

" Théorique ", car en effet, si le V-173 effectua de nombreux vols jusqu'en 1947, dont certains aux mains de Charles Lindbergh lui-même, le XF5U-1 ne vola jamais, ce qui est certainement une bonne chose pour le pilote d'essais qui lui était destiné…
Après quelques essais de roulage et autres points fixes, le contrat fut annulé par la Navy le 17 mars 1947, pour cause de coupes budgétaires. La fin de la guerre et l'avènement de l'ère des " lampes à souder " suscitait d'autres priorités.

Ma principale documentation pour la réalisation des maquettes est le " Naval Fighters n°21 " de Steve Ginter, comprenant une monographie de chacun de ces deux machines aux destins fort différents. Le site de Vought Aircraft apporte également quelques photos supplémentaires.

La maquette 1/72e du V-173

Produite par SWORD en 2001, elle est simple et de bonne qualité, du type " multimédia " en plastique injecté, une bonne partie des pièces en résine, des vacforms transparents (non doublés) pour le cockpit, une notice simple mais complète sous forme A4 pliée en deux, une belle planche de decals permettant de réaliser la bête suivant 2 versions : avec " stars and bars " ou avec " stars " sans les barres, et avec ou sans carénages de roues, la dernière option signifiant un peu de chirurgie car les jambes de train avec carénage et roue sont moulés ensemble d'un seul bloc.

Construction

On commence par le cockpit tout en résine, dont il faut poncer légèrement les cloisons pour pouvoir coller correctement les demi coquilles du fuselage.
Une fois le fuselage assemblé, un peu de masticage est nécessaire, notamment au niveau des entrées d'air.

Viennent ensuite les verrières qui demandent un travail progressif avec moult essayage, masquage fastidieux et fixation à la colle blanche. la patience et l'application du maquettiste sont fortement motivées par le fait que les verrières de remplacement de V-173 ne courent pas les rues…
Le montage est à peu près terminé lorsque l'empennage et le train sont fixés, ce dernier réclamant un peu de travail car de piètre qualité.

Peinture, finitions

Une couche de " chrome yellow " à la bombe Tamiya, et j'ai attendu une bonne semaine pour faire le dessous en " gloss aluminium ", toujours à la bombe Tamiya. La délimitation au bord d'attaque nécessite un masquage assez subtil en arc de cercle, et qui traverse une zone vitrée.

Les hélices en résine consomment une bonne partie du temps consacré à cette maquette. Quoique d'assez bonne facture, les pales sont fournies séparément. il a été nécessaire d'en redresser deux à l'eau bouillante, et il aura fallu reboucher deux ou trois bulles. J'en ai d'abord peint la partie supérieure en " chrome yellow ", puis le reste en brun clair avant un quasi-brossage à sec au brun foncé à l'aide d'un pinceau plat, pour faire " imitation bois ". Enfin, les bandes rouges et bleues des extrémités puis un passage au " Johnson's Klear ".

Après collage des pales à la superglue sur les casseroles, les supports d'embases sont représentés par du decal jaune. Le temps de faire tout çà et le reste de la maquette est terminé depuis un bon moment déjà…

A noter par ailleurs que le vrillage des pales est insuffisant, ce qui d'une part rend une identification difficile de leur sens, et d'autre part ne permet pas un réalisme suffisant, le pas n'étant pas nul à l'extrémité. Vous suivez toujours ?

Les décals sont d'excellente qualité avec une transparence irréprochable des marquages de dérive.

Le pitot ventral est fait maison en plastique étiré, les tabs de gouverne sont en papier et fixés à la colle blanche, le fil d'antenne est un cheveu fourni par la copine, qui a eu la bonne idée d'être brune, et les masselottes d'équilibrage de la profondeur sont fournies en résine puis fixées en tout dernier, afin, pour employer le vocabulaire du webmestre, de " rester poli " jusqu'au bout pendant les manipulations.

La maquette 1/72e du XF5U-1

A fait l'objet en 2001 également, d'une réédition chez HASEGAWA, dont je me suis empressé de profiter. Le standard de la marque n'y est pourtant pas au rendez-vous, bien que nettement supérieur à celui de la maquette PEGASUS. En effet, il s'agit en fait d'une reprise du label HOBBY SPOT U, à qui est également dû le Bell X-1 au 1/72e.

Construction

Elle est tout à fait similaire à celle du V-173.
Insertion du poste de pilotage, pour lequel il faudra un peu évider l'avant du fuselage inférieur, insertion des spinners peints au préalable et protégés au moyen d'une couche de Maskol, puis assemblage des demi-coquilles du fuselage.

Beaucoup de masticage / ponçage seront ensuite nécessaires, notamment au niveau des entrées d'air. Pour ma part, j'utilise dans ce cas le mélange superglue gel + talc, qui constitue un excellent mastic à séchage rapide, de même consistance que le plastique, une fois sec, et en plus, ça n'encrasse pas les limes.

L'assemblage des moyeux d'hélice et des dérives demande là aussi pas mal de masticage, quant à la profondeur qui est monobloc à l'instar du V-173, il ne faut rien reboucher.

Après masquage et collage de la verrière du pilote (le nez vitré peut attendre), on peut passer à la peinture.

Peinture, finitions

Le fuselage est intégralement peint " Navy blue " à la bombe Tamiya.

Concernant les décals, la notice et la planche fournies conduisent à placer les marques de nationalité sur l'intrados comme sur l'extrados. J'ai pourtant choisi de ne rien mettre à l'intrados, et ce n'est pas par fainéantise puisque je venais de découper soigneusement le décal concerné en 4 parties, fonction des trappes de train prévues ouvertes, lorsque j'ai constaté sur diverses photos, qu'aucun marquage ne figurait à l'intrados.

Le train lui-même est assez complexe en comprenant pas moins de 23 pièces. Attention, celui-ci doit être peint en bleu marine, bien que la notice indique " silver ". Seul le cylindre placé en avant sur la jambe principale semble alu ou gris clair.

Les hélices demandent là aussi pas mal de boulot, à commencer par un bon ébarbage / ponçage, puis " imitation bois ". Le bois des hélices du XF5U-1 semble plus foncé que sur le V-173. Les manchons sont noir mat, tout comme l'intrados des pales, ce dont je me suis aperçu trop tard comme on peut le constater sur les photos. En revanche, les extrémités sont jaunes des deux côtés. Attention au sens des pales, sachant que, comme sur le V-173, les pales montantes sont à l'intérieur.

Enfin, restent le nez vitré, diverses antennes, pitot et masselottes d'équilibrage de la profondeur.

L'unique " star and bar " pointe vers l'intérieur, contrairement à la disposition sur V-173.

Conclusion

Vous avez eu droit à deux articles pour le prix d'un.

Conclusion du webmeister

Il s'est pas foulé pour la conclusion, l'auteur. Remarquez, ce qu'il a fait avant, c'est splendide, alors non seulement on lui en veut pas, mais on lui dit merci.

 

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