Supermarine Scimitar F1 Dynavector au 1/48ème

L’avion

Le Scimitar est le dernier chasseur produit par la célèbre firme Supermarine, qui dans son passé avait créé LA merveille, le Spitfire. Ce point de vue est parfaitement subjectif, et les spitophobes de tout poil sont invités à ne pas venir me râler après, ou d’aller se faire repeindre dans le vert RLM de leur choix. Non mais.

Destiné à servir d’intercepteur pour la Royal Navy, le Scimitar était un gros biréacteur (de la taille d’un English Electric Lightning pour donner un ordre d’idée) à aile médiane en flèche et doté d’un empennage horizontal à dièdre négatif. Le prototype avait lui une aile droite et un empennage papillon, ressemblant vaguement à un Fouga qui aurait un peu forcé sur les stéroïdes.

Hélas, son aile épaisse, et ses moteurs Rolls Royce Avon 202 sans post-combustion le condamnaient à rester subsonique en vol horizontal, ce qui tout d’abord relevait de l’exploit, avec dix tonnes de poussée à bord, et qui enfin le rendaient inapte à tenir son rôle prévu. Il devint alors un avion d’attaque, armé de quatre canons de 30mm et équipé de quatre points d’emport sous voilure, et même d’attaque nucléaire.

Construit à 76 exemplaires, 39 furent perdus, entraînant la mort de 9 pilotes. C’était un avion bruyant, rapide à basse altitude, doté d’une accélération phénoménale au décollage, mais dont la carrière, retardée par une mise au point laborieuse, commença en 1958 pour finir seulement huit ans plus tard. Il accumula tout de même les records : plus rapide avion britannique à sa mise en service, premier avion à employer le titane dans sa conception, premier biréacteur monoplace de la Royal Navy, plus gros monoplace de la Royal Navy, et j’en oublie.

Son surnom ? « The Beast ». Tout un programme…

La maquette

Vu le sujet ésotérique, ça ne pouvait être que du thermoformé. Heureusement, c’est du thermoformé de chez Dynavector. La boîte en carton traditionnelle renferme donc deux plaques de plastique blanc épais pour le fuselage, les trappes diverses, les ailes et la profondeur, deux verrières thermoformées elles aussi et un sachet de pièces en métal, pour les trains, l’habillage du cockpit, les prises d’air et les tuyères.

Les pièces en plastique sont gravées en creux, et les pièces en métal sont fort correctes. Le siège un peu brut gagnera tout de même à être remplacé par un Martin Baker Mk 4 en résine.

On a trois décorations proposées, deux pour des flottilles opérationnelles et une pour une unité d’évaluation, bleu clair et blanc, assez immonde ma foi. Pour vous donner une idée, allez faire un tour sur le site de Dynavector, c’est celle là qu’ils ont choisie. Pouerk.

Montage

Comme toujours avec un vacu (oui, je sais, c’est mon deuxième vacu…), on commence par préparer les pièces. J’ai suivi les conseils de Taro (c’est le monsieur qui conçoit les modèles Dynavector) qui dit cette fois que la méthode du ponçage sur papier de verre fixé au bureau est une abomination. Donc, on détoure grossièrement les pièces, on trace leur contour au crayon gras, et on s’empare d’un bloc à poncer artisanal (un morceau de planche en pin de 20 cm sur 5) auquel on fixe du papier de verre à l’eau grain 180 avec quatre punaises.

On prépare donc les pièces comme je l’ai indiqué dans l’article sur le Wyvern. Le demi fuselage supérieur recevra une plaque de carte plastique de 2mm pour le rigidifier.

Les deux pièces qui forment le croupion reçoivent le logement de la crosse d’appontage. Quand on travaille intelligemment, on découpe l’emplacement du logement AVANT de les coller entre elles, on installe le logement, et on referme le tout. Moi, j’ai commencé par coller le croupion, découper la partie superflue, puis j’ai attaqué la partie qui doit rentrer dans le fuselage pour y faire passer le logement, que j’ai ajusté puis collé en place. C’est moins élégant, mais ça marche, alors bon.

Un assemblage à blanc croupion/fuselage laisse prévoir quelques bonnes séances de ponçage, mais ça fait partie des joies du thermoformé.
Ensuite, j’ai percé les orifices du cockpit et du puits de train avant, ainsi que les goulottes des canons, pour y insérer du tube métallique.

La pièce figurant le puits de train est préparée puis installée sans difficulté. La baignoire du cockpit est quant à elle extraite de sa plaque et peinte en noir pneu. Les pièces figurant les consoles sont peintes de la même couleur, puis brossées à secs et parsemées de touches de couleur (jaune et rouge) pour leur donner un peu de vie. Le tableau de bord est d’abord peint en blanc, puis en noir, avant que les instruments ne soient délicatement grattés à la pointe sèche pour figurer les graduations. Lesdits instruments reçoivent ensuite une goutte de Clearfix.

Le manche et le siège ne seront installés qu’en fin de construction.

Avant de coller le pare-brise, j’ai découpé un petit rectangle de rhodoïd transparent pour figurer la glace du collimateur.

Les ailes m’ont donné pas mal de fil à retordre. En effet, sur les flancs du fuselage, Taro a figuré des appuis sur lesquels les ailes sont censées venir s’emboîter. Sauf que là, ça ne rentre pas du tout. Qu’à cela ne tienne, j’ai éliminé les appuis, confectionné des longerons en carte plastique, collé les ailes et copieusement mastiqué les GROS trous qui restaient. J’ai bien dû faire une couennerie quelque part, mais je ne vois pas vraiment où… Pas grave.

Le reste du montage a été une symphonie pour mastic et papier de verre : l’arête dorsale, la profondeur et les entrées d’air ne s’ajustent pas vraiment idéalement… Pour les entrées d’air, j’ai peint l’intérieur des pièces les figurant en blanc, et le fuselage en Extra Dark Sea Grey et en blanc. Le fond des entrées d’air a été peint en noir et les extrémités des conduits ont été ombrées pour donner l’impression de profondeur. Vue la configuration des entrées d’air c’est toutefois peu utile.

Les pièces représentant les cloisons d’ailes ont servi de patron, et les cloisons elles-mêmes ont été découpées dans de la carte plastique, collées sur les ailes et les ajustements faits au Mr Surfacer de Gunze.

J’ai découpé la verrière de son support, puis j’ai séparé le pare brise de la bulle, l’ai masqué, collé puis j’ai corrigé le joint entre pare brise et fuselage.

Décoration

La déco est d’une simplicité évangélique : dessous blanc brillant, dessus Extra Dark Sea Grey brillant aussi. Comme je me méfie des décals, j’ai peint des cercles blancs à l’endroit des cocardes de fuselage et d’extrados.

J’ai choisi la décoration du 803 NAS, avec le cimeterre sur la dérive. Les décals sont toujours aussi épais et transparents, mais réagissent bien aux assouplissants.

Finitions

J’ai commencé par détailler les trains d’atterrissage, en rajoutant les flexibles de frein et les espèces de compas situés de l’autre côté des compas d’amortisseurs. Pour ce faire, je me suis inspiré des photos qu’on trouve sur l’excellent site « Thunder and Lighting ».

J’ai peint les puits de trains et de crosse alu, les jambes de train alu avec les amortisseurs chrome, et les roues alu et les pneus en Tire Black de chez Gunze.

Les plaques de protection au niveau des tuyères ont d’abord reçu une couche alu, et suivant les conseils de l’excellent Fancherello, j’ai fait des lignes verticales fines Pale Burnt Metal alternées avec des lignes Steel (gamme AlClad II), avant de passer un voile Jet Exhaust (même marque). Les tuyères en métal ont été nettoyées, l’intérieur peint en Jet Exhaust et l’extérieur a subi le même traitement que les plaques de protection. J’ai alors collé les tuyères.

Les trappes de train, de crosse et d’amortisseur arrière sont alu à l’intérieur et blanc brillant à l’extérieur, et la crosse est alu.

Pour finir, j’ai percé un trou dans le bord d’attaque de l’aile gauche, et j’ai installé un pitot fait de tubes en métal emboîtés. Seule la racine du pitot est peinte en Extra Dark Sea Grey.

Conclusion

Un gros avion avec une silhouette pataude, cette machine est représentative de la Fleet Air Arm des années soixante. La bête est sympathique, le sujet est original et la maquette est (encore) un bon cru de Dynavector. Que demander de plus ?

J’hésite quant au prochain vacu. Sea Vixen ou Gannet ? On verra. Mais une chose est certaine, je vais persister dans le thermoformé !

 

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