Le Scimitar est le dernier chasseur produit par la célèbre firme Supermarine, qui dans son passé avait créé LA merveille, le Spitfire. Ce point de vue est parfaitement subjectif, et les spitophobes de tout poil sont invités à ne pas venir me râler après, ou daller se faire repeindre dans le vert RLM de leur choix. Non mais.
Destiné à servir dintercepteur pour la Royal Navy, le Scimitar était un gros biréacteur (de la taille dun English Electric Lightning pour donner un ordre didée) à aile médiane en flèche et doté dun empennage horizontal à dièdre négatif. Le prototype avait lui une aile droite et un empennage papillon, ressemblant vaguement à un Fouga qui aurait un peu forcé sur les stéroïdes.
Hélas, son aile épaisse, et ses moteurs Rolls Royce Avon 202 sans post-combustion le condamnaient à rester subsonique en vol horizontal, ce qui tout dabord relevait de lexploit, avec dix tonnes de poussée à bord, et qui enfin le rendaient inapte à tenir son rôle prévu. Il devint alors un avion dattaque, armé de quatre canons de 30mm et équipé de quatre points demport sous voilure, et même dattaque nucléaire.
Construit à 76 exemplaires, 39 furent perdus, entraînant la mort de 9 pilotes. Cétait un avion bruyant, rapide à basse altitude, doté dune accélération phénoménale au décollage, mais dont la carrière, retardée par une mise au point laborieuse, commença en 1958 pour finir seulement huit ans plus tard. Il accumula tout de même les records : plus rapide avion britannique à sa mise en service, premier avion à employer le titane dans sa conception, premier biréacteur monoplace de la Royal Navy, plus gros monoplace de la Royal Navy, et jen oublie.
Son surnom ? « The Beast ». Tout un programme
Vu le sujet ésotérique, ça ne pouvait être que du thermoformé. Heureusement, cest du thermoformé de chez Dynavector. La boîte en carton traditionnelle renferme donc deux plaques de plastique blanc épais pour le fuselage, les trappes diverses, les ailes et la profondeur, deux verrières thermoformées elles aussi et un sachet de pièces en métal, pour les trains, lhabillage du cockpit, les prises dair et les tuyères.
Les pièces en plastique sont gravées en creux, et les pièces en métal sont fort correctes. Le siège un peu brut gagnera tout de même à être remplacé par un Martin Baker Mk 4 en résine.
On a trois décorations proposées, deux pour des flottilles opérationnelles et une pour une unité dévaluation, bleu clair et blanc, assez immonde ma foi. Pour vous donner une idée, allez faire un tour sur le site de Dynavector, cest celle là quils ont choisie. Pouerk.
Comme toujours avec un vacu (oui, je sais, cest mon deuxième vacu ), on commence par préparer les pièces. Jai suivi les conseils de Taro (cest le monsieur qui conçoit les modèles Dynavector) qui dit cette fois que la méthode du ponçage sur papier de verre fixé au bureau est une abomination. Donc, on détoure grossièrement les pièces, on trace leur contour au crayon gras, et on sempare dun bloc à poncer artisanal (un morceau de planche en pin de 20 cm sur 5) auquel on fixe du papier de verre à leau grain 180 avec quatre punaises.
On prépare donc les pièces comme je lai indiqué dans larticle sur le Wyvern. Le demi fuselage supérieur recevra une plaque de carte plastique de 2mm pour le rigidifier.
Les deux pièces qui forment le croupion reçoivent le logement de la crosse dappontage. Quand on travaille intelligemment, on découpe lemplacement du logement AVANT de les coller entre elles, on installe le logement, et on referme le tout. Moi, jai commencé par coller le croupion, découper la partie superflue, puis jai attaqué la partie qui doit rentrer dans le fuselage pour y faire passer le logement, que jai ajusté puis collé en place. Cest moins élégant, mais ça marche, alors bon.
Un assemblage à blanc croupion/fuselage laisse prévoir quelques
bonnes séances de ponçage, mais ça fait partie des joies
du thermoformé.
Ensuite, jai percé les orifices du cockpit et du puits de train
avant, ainsi que les goulottes des canons, pour y insérer du tube métallique.
La pièce figurant le puits de train est préparée puis installée sans difficulté. La baignoire du cockpit est quant à elle extraite de sa plaque et peinte en noir pneu. Les pièces figurant les consoles sont peintes de la même couleur, puis brossées à secs et parsemées de touches de couleur (jaune et rouge) pour leur donner un peu de vie. Le tableau de bord est dabord peint en blanc, puis en noir, avant que les instruments ne soient délicatement grattés à la pointe sèche pour figurer les graduations. Lesdits instruments reçoivent ensuite une goutte de Clearfix.
Le manche et le siège ne seront installés quen fin de construction.
Avant de coller le pare-brise, jai découpé un petit rectangle de rhodoïd transparent pour figurer la glace du collimateur.
Les ailes mont donné pas mal de fil à retordre. En effet, sur les flancs du fuselage, Taro a figuré des appuis sur lesquels les ailes sont censées venir semboîter. Sauf que là, ça ne rentre pas du tout. Quà cela ne tienne, jai éliminé les appuis, confectionné des longerons en carte plastique, collé les ailes et copieusement mastiqué les GROS trous qui restaient. Jai bien dû faire une couennerie quelque part, mais je ne vois pas vraiment où Pas grave.
Le reste du montage a été une symphonie pour mastic et papier de verre : larête dorsale, la profondeur et les entrées dair ne sajustent pas vraiment idéalement Pour les entrées dair, jai peint lintérieur des pièces les figurant en blanc, et le fuselage en Extra Dark Sea Grey et en blanc. Le fond des entrées dair a été peint en noir et les extrémités des conduits ont été ombrées pour donner limpression de profondeur. Vue la configuration des entrées dair cest toutefois peu utile.
Les pièces représentant les cloisons dailes ont servi de patron, et les cloisons elles-mêmes ont été découpées dans de la carte plastique, collées sur les ailes et les ajustements faits au Mr Surfacer de Gunze.
Jai découpé la verrière de son support, puis jai séparé le pare brise de la bulle, lai masqué, collé puis jai corrigé le joint entre pare brise et fuselage.
La déco est dune simplicité évangélique : dessous blanc brillant, dessus Extra Dark Sea Grey brillant aussi. Comme je me méfie des décals, jai peint des cercles blancs à lendroit des cocardes de fuselage et dextrados.
Jai choisi la décoration du 803 NAS, avec le cimeterre sur la dérive. Les décals sont toujours aussi épais et transparents, mais réagissent bien aux assouplissants.
Jai commencé par détailler les trains datterrissage, en rajoutant les flexibles de frein et les espèces de compas situés de lautre côté des compas damortisseurs. Pour ce faire, je me suis inspiré des photos quon trouve sur lexcellent site « Thunder and Lighting ».
Jai peint les puits de trains et de crosse alu, les jambes de train alu avec les amortisseurs chrome, et les roues alu et les pneus en Tire Black de chez Gunze.
Les plaques de protection au niveau des tuyères ont dabord reçu une couche alu, et suivant les conseils de lexcellent Fancherello, jai fait des lignes verticales fines Pale Burnt Metal alternées avec des lignes Steel (gamme AlClad II), avant de passer un voile Jet Exhaust (même marque). Les tuyères en métal ont été nettoyées, lintérieur peint en Jet Exhaust et lextérieur a subi le même traitement que les plaques de protection. Jai alors collé les tuyères.
Les trappes de train, de crosse et damortisseur arrière sont alu à lintérieur et blanc brillant à lextérieur, et la crosse est alu.
Pour finir, jai percé un trou dans le bord dattaque de laile gauche, et jai installé un pitot fait de tubes en métal emboîtés. Seule la racine du pitot est peinte en Extra Dark Sea Grey.
Un gros avion avec une silhouette pataude, cette machine est représentative de la Fleet Air Arm des années soixante. La bête est sympathique, le sujet est original et la maquette est (encore) un bon cru de Dynavector. Que demander de plus ?
Jhésite quant au prochain vacu. Sea Vixen ou Gannet ? On verra. Mais une chose est certaine, je vais persister dans le thermoformé !