Initialement conçu comme un chasseur à réaction de deuxième génération, le Ta 183 ne dépassa pas le stade de la planche à dessin. Enfin, pas tout à fait... Les Soviétiques s'étaient emparés des plans de la bête, et MiG en construisit un prototype et le fit voler en 1947, mû par un Rolls Royce Nene.
MiG en extrapola d'ailleurs le MiG 15, et on peut trouver des ressemblances troublantes avec le Saab 29 Tunnan.
Pour une fois, j'ai décidé dez me lâcher, et de faire à fond de la Luftwaffe 1946. J'ai donc représenté la monture d'Erich Hartmann, en février 1946, à la fin de la seconde bataille de Stalingrad, juste après sa 450ème victoire. Oui, je sais, c'est n'importe quoi, mais bon j'avais envie, alors zut.
L'heureux papa de cette maquette est Alan Griffith. Il est responsable des B-35 et 49 de chez AMT, ainsi que des B-52 de cette marque et des Boston et Tigercat au 1/48ème. Là, il a décidé de se lancer dans l'industrie en direct, et il commence avec le Ta 183.
Par connaissances communes et interposées, Alan a eu la gentillesse de me faire parvenir deux test shots de son Ta 183. Pas la peine de couiner, le deuxième test shot est chez François Verdu... J'ai donc reçu un gros carton avec les grappes nécessaires pour la construction de deux modèles, sans les décalcomanies. Il y aura dans la boîte 6 décorations, et c'est Three Guys Replicas qui est derrière les décals. Pour la petite histoire, le boss de TGR s'appelle Griffith Alan...
Venons en au fait : comment qu'elle est, la maquette? Hébin vous prenez ce que Tamiya a fait de mieux, vous le croisez avec un niveau de détail digne d'Accurate, et hop! Z'avez le bestiau. 45 pièces remarquablement moulées, gravées en creux et très finement détaillées.
L'habitacle est de toute beauté, et ne nécessite que l'adjonction de la glace du collimateur et des bretelles sur le siège. Les puits de trains sont magnifiquement détaillés, et les roues sont aplaties. La soute est proposée ouverte ou fermée, et un bidon de 300 litres est là pour ceux qui veulent y mettre quelque chose. Deux croupions sont proposés (pour les réacteurs Jumo 004 et He S011). On a quatre pylones et quatre missiles X4 (missiles air-air filoguidés). La seule réserve que j'ai émise venait de la verrière en une seule pièce, mais comme Alan me l'a fait remarquer, rajouter une pièce aurait fait augmenter sa facture de 2000 dollars. Et de toute façon, on peut très bien la découper!
Ceci est une maquette auto-assemblante : en gros, on met la colle dans la boîte, on secoue cette dernière, et la maquette terminée ressort toute seule.
Plus sérieusement, j'ai commencé par peindre tout l'intérieur en RLM 66 Aeromaster, avant de passer les cadrans et boutons divers en noir et de rehausser tout ça d'un brossage à sec blanc. J'ai fait le tours de quelques cadrans en rouge, jaune et bleu, et j'ai figuré les glaces des cadrans avec du Clear Fix de Humbrol.
J'ai utilisé une pochette Eduard de ceintures allemandes pour faire le brêlage du pilote. J'ai choisi la configuration du Me 262. Le dossier du siège a été peint en cuir, et les ceintures couleur toile avec les boucles alu.
L'intérieur des puits de trains ont reçu une couche RLM02, ainsi que les jambes de train. Le moyeu des roues a été peint noir brillant, et les pneus Noir OTAN de Tamiya.
Même sans la notice, l'assemblage s'est fait quasiment tout seul, sans utiliser le moindre mastic.
J'ai voulu faire l'avion de Hartmann, en camouflage hivernal. Pour ce faire, j'ai commencé par peindre la bande jaune de fuselage, ainsi que l'extrémité des ailes à l'intrados. J'ai masqué les parties jaunes, et j'ai peint le ventre en RLM 76.
J'ai masqué la verrière, l'ai peinte en RLM 66, puis je l'ai collée au Clear Fix sur le fuselage. Ensuite, l'extrados a été peint en camouflage RLM81/83, en essayant de m'inspirer des camouflages allemands de la fin de la guerre. Une fois la peinture sèche, j'ai passé une couche irrégulière de blanc Humbrol, en insistant sur le centre des panneaux.
Après, les réjouissances commençaient vraiment : la tulipe de Hartmann. En fait, ça a été plutôt simple. J'ai mesuré la circonférence du nez de la bête, et j'ai divisé par six. J'ai pris comme référence de fin de pétale la jonction entre la pièce figurant le nez et le fuselage. J'ai masqué les pétales en faisant des triangles de ruban adhésif Tamiya, commençant par le dessus du nez, et progressant autour de ce dernier.
J'ai d'abord peint en blanc, et quand les six triangles blancs ont été terminé, j'ai remasqué ces derniers pour faire les triangles noirs.
Ensuite, j'ai cherché partout dans mes décals pour le reste de la déco. J'ai trouvé lesfeuilles de chênes entourant la croix de chevalier sur la planche Aeromaster "Top guns of the Luftwaffe". J'ai enlevé le score qui y figurait, et j'ai peint à la main 450 sur de la décal vierge.
La suite est classique : vernis mat, un peu de pastel pour patiner - pas trop, on vient de décorer le patron de l'unité, avec grosse cérémonie, alors l'avion est propre! J'ai alors décollé la verrière, et l'ai sciée pour la présenter ouverte. Un coup de RLM66 sur le chant des pièces, on recolle, et c'est fini!
C'est ma première incursion dans le maquettisme spéculatif, et c'est un régal. J'espère qu'AMtech va vite trouver un importateur en France, parce qu'il est rare de trouver des modèles de cette qualité!
En plus, vous pouvez vous lâcher complètement : des Ta 183, on peut les faire Japonais, Finlandais, Italiens, capturés par les Américains, les Anglais ou les Soviétiques, ou pourquoi pas, Allemands...
En attendant, mille merci à Alan Griffith!
Le dessin du couvercl eest copyright AMtech Models, et ne peuvent être reproduits sans le consentement écrit de leur propriétaire.